Article paru dans La Marseillaise du jeudi 3 novembre
Il y avait dans les yeux des communistes quelques larmes qui perlaient, lorsque Gérard Cazorla, secrétaire CGT du CE de Fralib, une des figures de proue du combat pour le maintien de leur usine de thé et d’infusion à Gémenos a pris la parole. « Merci pour ce beau geste de solidarité. Cela montre quoi qu’en dise la direction que nous ne sommes pas seuls, nous ne sommes pas des illuminés pour ce combat qui place l’emploi au cœur de nos revendications. L’emploi mais aussi notre savoir-faire et le maintien d’une industrie agro-alimentaire dans les bouches du Rhône. Le thé l’Éléphant est présent depuis 118 ans en Provence. Ce n’est pas Unilever qui le délocalisera en Pologne. Merci encore pour ce très beau geste. Nous sommes très touchés ». Prenant la parole derrière, Thierry Del Baldo, responsable du PCF de Châteauneuf-Côte bleue, visiblement très ému, tenait surtout à témoigner « que malgré le fait que nous habitions de l’autre côté du département, nous ne sommes pas indifférents à cette lutte très emblématique. Si nous sommes ici avec une tonne de fruits et de légumes, c’est pour vous dire tout simplement que vous avez raison de vous battre pour votre emploi et que surtout de ne rien lâcher. Nous vous apportons également la solidarité du monde paysan qui a accepté de nous livrer à un prix très concurrentiel cette tonne de marchandises. Votre lutte est porteuse d’espoir pour toutes celles et tous ceux qui par exemple ne vivent pas de leur fruit de leur travail comme une grande majorité des paysans de notre département. Vous portez également l’espoir de changer un monde où enfin les salariés auraient la mainmise sur leur outil de travail. Ce n’est pas à nous d’être remerciés, mais c’est nous qui vous remercions ».
150 kg de poires, 150 kg de pommes, 300 kg de pommes de terre, 50 kg de poireaux, 50 kg de carottes et 300 kg de courge… « De quoi faire une bonne soupe pour toute les familles des salariés qui occupent le site et manger des fruits de saison et de pays. Un geste simple qui nous paraissait primordial », devait résumer Ckemente Rossi, une des chevilles ouvrières de cette initiative. « Et s’il le faut nous reviendrons pour les fêtes de Noël. Il est hors de question que nous les laissions tomber. Et dans un premier temps boycottons les thés Lipton. Cela les aidera dans leur rapport de force avec Unilever ».
N'oubliez pas d'aller voir notre album photo sur cette initiative, grâce au très beau reportage photographique de notre camarade Rose Chigot