Grève :
La raffinerie repart lentement
« Il fallait s’en douter. Le matraquage médiatique depuis les deux derniers jours a laissé des traces dans les consciences des gars », sous le sceau de la confidence, un salarié pestait non pas contre les collègues qui avaient souhaité reprendre le travail mais contre un pouvoir qui a dépensé des millions d’euros pour enrayer le vaste mouvement de protestation contre notamment la réforme des retraites. C’est donc le quart de mercredi après-midi qui aura arrêté le mouvement. Certes c’est une petite majorité qui a décidé de reprendre le travail, « mais une petite majorité quand même et il faut en tenir compte », disait-on du côté de l’intersyndicale. La raffinerie qui n’a qu’un jour de brut de réserve n’en a pour autant pas terminé avec les complications. « Tant que les pétroliers sont bloqués en rade de Marseille, on voit mal comment notre usine va pouvoir redémarrer. On va certes écouler les stocks, réactiver quelques petites unités mais c’est bien là l’essentiel. Et puis le mouvement mené avec grande responsabilité n’est pas terminé. On ne sait pas ce qui va se passer dans les jours à venir et quoiqu’il en soit la réforme des retraites est encore là et l’avenir du raffinage en France n’est pas réglé. Sur ces deux questions majeures pour notre profession, aucune réponse. C’est donc le statu quo. On est sur un volcan. Sarkozy, le Médef et l’UFIP ont dépensé des millions d’euros pour l’étouffer et vont nous faire payer la facture. Le volcan n’est pas éteint et la vérité d’aujourd’hui ne pourrait pas être celle des jours à venir ». Voilà ce qui pouvait se dire aux abords de la raffinerie hier en début d’après-midi. En attendant, les communistes de la commune et l’association école en danger continuent d’appeler à la solidarité financière pour tous les grévistes. Une enveloppe sera bientôt remise à l’Union locale CGT de Martigues.
Mercredi 27 octobre, le quart de l’après-midi a repris le travail