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Voeux des communistes

7be2ddd863bf09f405e6558c551e3bf9.jpgMerci infiniment d’avoir répondu à notre invitation et au nom de tous les communistes de Châteauneuf-Les-Martigues, je vous présente à vous, à votre famille, à vos proches tous mes vœux de bonheur, de santé, de luttes et de victoires sociales et politiques.

Avec en cette année d’élections municipales, des vœux de continuité quant à la gestion de la Municipalité dirigée par Vincent Burroni. En appelant dès à présent toutes les femmes et tous les hommes de gauche à se ranger à ses côtés pour permettre à cette ville de continuer la route tracée depuis 2003.

Une route que nous espérons bien emprunter et y compris aménager puisque nous avons conclu avec nos amis socialistes un accord électoral où notre représentativité est à la hauteur des espoirs que nous fondons pour cette ville, et de l’ambition que nous avons pour offrir à nos habitants solidarité, fraternité et justice. Des valeurs qui passent par plus de démocratie de proximité, plus de services publics et une autonomie de notre ville vis-à-vis de l’ogre marseillais.

Mais, je laisserai mon camarade Jacques Messeguer le soin de parler de tout ceci.

Désigné chef de file des candidats communistes à l’élection municipale, il a aussi ce soir la lourde tâche de vous présenter nos candidates et nos candidats.


Je vais vous faire une confidence.
Je n’ai pas aimé la victoire de Sarkozy. Mais pas du tout.

Comme je n’ai pas aimé la réflexion de Peggy Nooman (rédactrice d’un certain nombre des discours de Reagan), qui en observant la présidentielle avait déclarer en mai 2007 : « c’est un soulagement de pouvoir à nouveau admirer la France. Et pas seulement parce qu’elle a eu la sagesse de choisir un conservateur, c’est la manière dont elle l’a fait ».

Pour rester dans les citations, j’en prendrai une de Sarkozy peu avant son élection : « Au fond j’ai fait mienne l’analyse du communiste Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées ». C’est effectivement la première fois qu’un homme de droite assume cette bataille là.

Et en face nous n’avons pas su répondre à la mesure de l’enjeu. Quand du côté social démocrate on hésitait voire renonçait à hausser le niveau idéologique, les communistes, les anti-libéraux peinaient à trouver une voie innovante. La cacophonie était de mise. Résultat : notre peule aujourd’hui en subit les conséquences et ce n’est pas fini.

Le succès de la droite française en terrain populaire ne s’explique pas par les seuls talents électoraux de Sarkozy et de sa machine de guerre qu’il a construite de ses mains : l’UMP.

Il a profité de l’affaiblissement des collectifs ouvriers et militants, ce qui a conduit nombre d’électeurs aux revenus modestes à vivre leur rapport à la politique et à la société sur un mode plus individualiste.
Le discours du choix, du mérite et de la valeur travail (qu’il a ressassé la semaine dernière devant les syndicats) les a ciblés en particulier : ils veulent choisir leur école, leur quartier pour ne pas devoir subir le pire. Ils estiment avoir du mérite et n’en être pas récompensés. Ils travaillent dur et gagnent peu, guère plus pensent-ils que les chômeurs, les Rmistes...
Les privilèges des riches leur semblent tellement lointains qu’ils ne les concernent plus vraiment.

Je vais vous raconter une histoire rapportée par le Monde diplomatique de ces derniers mois, faisant un parallèle entre l’idéologie sarkozienne et celles des républicains américains et de ses conséquences. Ecoutez bien car c’est l’enjeu majeur auquel nous allons être confrontés ces prochains mois et notamment lors des élections municipales. Et selon notre manière d’y répondre, nous serons en capacité à être pôle de résistance et d’action contre Sarkozy ou bien nous serons démunis.

En 1984, lors de la Convention républicaine de Dallas, le Texan Phil Gramm, un transfuge démocrate qui soutenait la réélection de Reagan, avait mis les choses au point : « il y a deux catégories d’Américains : ceux qui tirent les wagons et ceux qui s’y installent sans rien payer, ceux qui travaillent et paient des impôts et ceux qui attendent que l’Etat les prenne en charge ».

Qui veut fustiger l’Etat providence a en effet intérêt à s’en prendre non pas frontalement au principe lui-même, mais à ceux qui en profiteraient indûment sans en mériter les bénéfices.

Sarkozy a fait de cette rengaine populiste, l’un des refrains de sa campagne et désormais un des axes de son action politique. Dès 2002, dans la fameuse émission 100 minutes pour convaincre, il relayait benoîtement une question dit de bon sens enfantée par le pays profond et que nous avons-nous aussi eu à affronter : « Comment se fait-il que ce monsieur là, qui n’a jamais travaillé de sa vie, qui est toujours au chômage ou qui a le RMI peut se payer une voiture que son voisin qui , lui se lève tôt le matin pour travailler ne peut se payer ? »

Aux USA, une fraction importante de l’électorat populaire est depuis longtemps sensible à ce genre de discours. Un sidérurgiste catholique déclarait dans le New-York Times : « je pensais que les démocrates défendaient les travailleurs et ce genre de chose. Et puis à un moment, peut-être avec Reagan, j’ai changé de camp. J’en ai eu assez des démocrates et de leur cœur qui saigne. Ils payaient pour tout le monde au point que c’était moi qui saignais ».
Une fleuriste allait dans le même sens : « nous avons du travailler dur toute notre vie pour obtenir chacune des choses que nous possédons, alors nous n’aimons pas voir qu’on donne des choses à des gens qui n’en ont pas vraiment besoin ».

La morale de cette histoire est qu’ils soient hier aux USA ou en France aujourd’hui avec comme chef d’orchestre Sarkozy, ceux qui sont en colère, ceux qui souffrent, ceux qui ne gagnent pas assez, ceux qui ne gagnent rien, se trompent de colère.

Et je vous le dis ce soir à l’occasion de nos vœux, les communistes n’ont pas l’intention ici comme dans toute la France, de tomber dans le piège idéologique que nous tend aujourd’hui cette droite décomplexée. Nous ne nous tromperons pas de colère.

Notre combat est toujours et encore de changer le monde et la société. et notamment la situation des gens qui souffrent, qui galèrent.
Notre bataille est que tous les exploités (chômeurs, Rmistes, ouvriers, employés, cadres, discriminés) se rebellent, relèvent la tête pour demander des comptes à ceux qui s’enrichissent sur notre dos.
Non la lutte des classes n’est pas terminée. Il y a des dominants et des dominés, des riches et des pauvres, des exploiteurs et des exploités et le tout dans un système capitaliste ou libéral qui exacerbe cette situation.

En cette année 2008, je le dis avec force :
Arrêtons de nous tromper de colère.
Arrêtons de penser que notre voisin est la source de tous nos maux

Le Portrait social 2007 de la France que vient de publier l’INSEE indique que « le mouvement de réduction des inégalités de niveau de vie et de pauvreté, régulier depuis les années 70, s’essouffle depuis 2002 ».
Les riches sont à la fois de plus en plus riches et de plus en plus nombreux.

A l’opposé, le nombre de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté reste lui considérable : 7,1 millions de personnes qui gagnent moins de 60% du revenu médian soit 817 euros par mois.

Les couches moyennes salariées sont elles touchées de plein fouet par la flambée de l’immobilier qui entame largement leur pouvoir d’achat.

En France 48% des ménages ne paient pas d’impôts, pour l’essentiel des ménages modestes. Mais avec le bouclier fiscal, associé aux 478 niches fiscales de notre pays, on risque de voir de plus en plus de riches dès janvier 2008 échapper eux aussi à l’impôt.

Les inégalités ne sont pas que financières. Il y a aussi toutes les inégalités dans le rapport au travail, à la vie, aux loisirs, à la mort, à la santé, à la famille... De plus en plus la France d’en haut est une France qui vit dans un cocon, avec beaucoup de liens, de relations sociales.
Au contraire de la France modeste qui fait face à un individualisme négatif.

C’est à dire qu’elle a perdu ses liens sociaux, de voisinage, parce que ces familles modestes sont poussées de plus en plus loin en dehors des villes, dans des pavillons isolés, parce que l’argent manque pour aller au théâtre ou au cinéma, parce que la famille est éclatée dans tous les coins de France, phénomène accentué par le nombre des divorces. Du coup les liens de solidarité disparaissent.
Au contraire les familles de la grande bourgeoisie mettent en place de leur côté une sorte de collectivisme pratique. D’une certaine façon, elles donnent raison à Marx qui pensait que la société communiste ne pourrait exister que dans des sociétés où le capitalisme aurait atteint un stade avancé. La grande bourgeoisie est fondamentalement solidaire: par l’intermédiaire d’une sociabilité de tous les instants, elle tisse et retisse sans cesse les liens du pouvoir, faisant en sorte que les positions dominantes se maintiennent au sein de la confrérie des grandes familles.

Les gestions municipales de gauche doivent donc dans l’essentiel retisser ce lien social, de lutter contre ces fractures.
C’est ce que nous avons élaboré à notre niveau dans notre vie militante de tous les jours où d’une part les camarades s’investissent au Secours populaire, à la FCPE, à la CNL et d’autre part en créant les marchés paysans solidaires et équitables. Divers engagements communistes qui s’attaquent de front aux grands fléaux de notre société que sont le chômage, la précarité, la baisse du pouvoir d’achat de notre population.

A partir de ces expériences, et de la situation qui empire ici comme ailleurs nous avons souhaité cette année développer ces engagements, ces initiatives. Jacques en dira quelques mots.

Il est inacceptable que puisse s’envisager la ratification du traité de Lisbonne hors l’information, la consultation et à fortiori, le consentement populaires. Vouloir donner à cet acte la portée dérisoire d’une formalité expédiée à la hâte, en Congrès à Versailles le 4 février prochain, suffit à en faire soupçonner le contenu et redouter les effets.

Le 5 octobre 1789, le peuple de Paris rassemblé au cri de « A Versailles ! A Versaille » s’y rendait en cortège pour exiger du Roi et de sa Noblesse le respect de la dignité des Français, et pour affirmer la souveraineté de la nation.

Mais aujourd’hui, c’est aux promoteurs de l’ultralibéralisme qu’obéit le Président de la République, et c’est aux ordres des marchés qu’il se range lorsqu’il précipite le Parlement sur le chemin de Versailles, pour jeter la France dans les bras de l’Europe marchande.

Et cela au mépris de la démocratie et des principes posés par la Constitution du 4 octobre 1958 qui établit que « la souveraineté nationale appartient au peuple. »

Il y avait déni de démocratie quand le 25 janvier 2005, Jean-Pierre Raffarin demandait au Parlement de constitutionaliser par avance, un texte approuvé par 93 % des parlementaires à Versailles et que 55% des Français allaient rejeter quatre mois plus tard, par référendum.

Et il y a déni de démocratie pire encore, aujourd’hui, quand le Président de la République décide de passer par dessus les Français, pour faire ratifier par voie parlementaire, un traité qui n’est qu’une fuite en avant dans l’Europe de l’argent-roi.
Les peuples ne sont pas indifférents à la construction européenne et souhaitent qu’elle soit leur affaire. Cette aspiration représente pour l’Europe une chance qu’il faut saisir en plein.
76% des citoyens allemands, 75% des britanniques, 72% des Italiens, 65% des Espagnols sont favorables au référendum. C’est également vrai en France (à plus de 70%), et notre responsabilité n’est donc pas d’y faire obstacle mais d’y faire droit.

Ils tremblent partout en Europe, les dirigeants financiers et politiques qui n’ont rien oublié du verdict rendu par les peuples français et hollandais le 29 mai puis le 1er juin 2005 : ce double NON populaire, majoritaire, lucide et citoyen opposé au projet de traité constitutionnel européen. Ils tremblent et pour cause. Car le traité de Lisbonne n’est qu’un triste clone du traité constitutionnel rejeté en 2005. Et l’on redoute partout en hauts lieux, les effets du dicton populaire : aux mêmes causes, les mêmes effets.

« Le but de ce traité est d’être illisible déclarait fin décembre le ministre belge des Affaires étrangères. C’est un succès. »
Illisible, c’est en effet ce qui de prime abord, qualifie cet ensemble de 146 pages, avec 296 amendements aux textes existants, 12 protocoles et 51 déclarations de même valeur juridique que le traité lui-même.

Illisible c’est ce qu’admet en expert, Valéry Giscard d’Estaing qui précise que « les positions institutionnelles du traité constitutionnel se retrouvent intégralement dans le traité de Lisbonne » et que « les outils sont exactement les mêmes. Seul l’ordre a été changé dans la boîte à outils » On reste admiratif devant une telle hauteur de vue.
L’expression « concurrence libre et non faussée » qui, ajoute Valéry Giscard d’Estaing, "figurait à l’article 2 du projet, est retirée à la demande du Président Sarkozy, mais elle est reprise à la requête des Britanniques, dans un protocole annexé au traité. »
Même chose pour le principe de la supériorité du droit communautaire sur le droit national.
« Quel est (alors) l’intérêt de cette subtile manœuvre », feint de s’interroger Valéry Giscard d’Estaing. C’est, dit-il, d’abord et avant tout d’échapper à la contrainte du recours au référendum"

C’est pourquoi nous disons haut et fort à notre Député Diard que s’il croit encore au Peuple, à la souveraineté nationale, il ne doit pas voter lé révision constitutionnelle le 4 février prochain. Dans ce sens nous lui enverrons une lettre ouverte afin qu’il tienne compte que les habitants de la circonscription avait largement refusé la dernière mouture de cette inique constitution européenne.

Je tiens en ce début d’année à me réjouir. Le tribunal administratif vient, en effet, d’annuler la délibération de la Communauté urbaine de Marseille (MPM) ouvrant au privé, par la voie d’une délégation de service public (DSP), la gestion du réseau de tramway, inauguré en grande pompe par Sarkozy en juillet 2007. Quelques jours après ce show, le tribunal administratif avait déjà annulé, sur la forme, cette délibération. Depuis, le règlement intérieur de la Régie des transports marseillais était revenu à sa forme antérieure, stipulant que la régie municipale dispose du monopole de l’exploitation du système de transports à Marseille. Mais, dans le même temps, le tramway continuait d’être géré par un groupement de la RTM et de Veolia.
Concrètement, le tram continue de rouler puisque, « les conducteurs sont employés par la RTM ». « C’est bien la preuve que nous n’avions pas besoin de Veolia pour le faire fonctionner », souligne Patrick Parra de la CGT RTM. L’entreprise privée ne mettait que trois cadres à la disposition du tram, mais empochait 49 % du résultat net.

Cela nous donne de belles idées pour dès à présent demander que l’eau et l’assainissement, les poubelles, le tri sélectif gérés actuellement par la SEM et autres privés reviennent dans le giron public et soit désormais notre propriété .

Je tiens également à apporter mon soutien et ceux de tous les communistes aux habitants des HLM. Comme leur syndicat majoritaire ici comme dans les Bouches-du-Rhône, la CNL, nous nous élevons contre le décret gouvernemental instaurant une classification des HLM. Cette classification aurait pour conséquences graves d’augmenter considérablement certains loyers et de rejeter dans des cités dîtes moins attractives les personnes les plus démunies, instituant en cela de véritables ghettos. Ce décret est inadmissible et nous interpellons à la fois la Municipalité mais également tous les bailleurs sociaux pour qu’ils ne le signent pas ce décret.

Je voudrai aussi me réjouir du fait que grâce aux interventions multiples (dont les nôtres et celles des Municipalités de Châteauneuf et Martigues), nous puissions encore bénéficier de l’hôpital public de Martigues. En effet en catimini en pleine période estivale, les administrateurs départementaux avaient décidé que nous devions désormais partir nous soigner dans le Privé à Marignane et Vitrolles ou bénéficier des soins de l’hôpital nord situé à 45 kilomètres d’ici. Notre mobilisation et celle des élus communistes et socialistes a payé. Cela nous donne encore des idées pour de plus grands rapprochements entre nos deux communes.

Je ne vous cacherai pas nos réelles préoccupations avec l’instauration des franchises médicales, la remise en cause des 35 heures, du droit de grève dans les transports, et à l’Education nationale les nouvelles réglementations concernant le contrat de travail qui instaurent plus de précarités, de prises du patron sur le salarié, de la saignée des emplois publics et plus récemment des pertes d’emploi importantes dans la sidérurgie ou l’agro-alimentaire pour permettre aux actionnaires d’empocher de meilleurs dividendes.

Je ne vous en dirai pas plus, mais croyez-moi, la colère est bien réelle.
Et elle ne s’adresse pas à ma voisine ou à mon collègue de travail, mais à ces patrons voyous, ces milliardaires, aux amis de Sarkozy. Ce sont eux la plaie de notre pays.
Qu’en 2008, ils fanfaronnent moins.
Qu’en 2008 la fronde sociale et politique se développe
Qu’en 2008 nous remportions les Municipales

Merci à vous toutes et tous de votre attention.

Et surtout Bonne et heureuse année 2008

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