Mercredi 1er février-Communiqué de Nathalie Lefebvre
Oui à un grand Service public de la santé.
Engagée depuis plusieurs années, la casse de l’hôpital public a connu une accélération avec la loi Hôpital-Patients-Santé-Territoires dont on mesure chaque jour les effets. C’est dans ce contexte que l’Agence Régionale de Santé, préfecture sanitaire vient de publier le Projet Régional de Santé. Décliné en trois volets (schéma régional de prévention, schéma régional d’organisation des soins, schéma régional de l’organisation médico-sociale), les perspectives qu’il trace sont des plus inquiétantes, d’autant que l’état des lieux actuel est déjà extrêmement préoccupant.
En Provence Alpes Côte d’Azur
- « le taux de renoncement aux soins était en 2008 de 16,5% pour la population de 18 à 64 ans (source ESPS 2008). Il est en augmentation régulière depuis 2002 (12%). » « il est de 24,5 % pour les personnes les plus pauvres… ».
- « 77% des chirurgiens libéraux exercent en secteur 2, proportion qui monte jusqu’à 92 % dans les Alpes Maritimes, ce qui peut créer des difficultés d’accès aux soins pour des raisons économiques, le dépassement moyen étant élevé ».
- « 15% des postes de psychiatres sont vacants dans les hôpitaux de la région ».
- « Les radiologues hospitaliers exclusifs représentant moins du quart des radiologues de PACA (40% ont plus de 50 ans). Ce pourcentage risque d’évoluer encore à la baisse dans les années à venir rendant le fonctionnement de la radiologie hospitalière de plus en plus difficile ».
- « Depuis 2007, la région Paca est la région qui a le plus fort taux de recours à l’interruption volontaire de grossesse des régions de France métropolitaine ».
- « Pour le seul département des Bouches du Rhône, il y a 955 enfants en attente d’un placement au 30.03.2011, dont plus de 500 en attente d’un placement en SESSAD (source MDPH). »
Cependant l’ARS rappelle qu’il faut « faciliter l’accès économique et socio-culturels aux soins », soulignant à juste titre que « les inégalités d’accès économique et socioculturel aux soins concernent l’ensemble du territoire régional mais sont particulièrement présentes dans les zones urbaines défavorisées. Ces difficultés ne sont pas spécifiques aux soins de proximité mais sont exacerbées, dans ce domaine, par la problématique des dépassements d’honoraires ».
Face à ce constat, on pourrait s’attendre à ce qu’une offre de soins de qualité soit déployée sur l’ensemble du territoire afin de réduire les inégalités économiques et socio- culturelles. Et bien non, c’est tout le contraire : le schéma propose de continuer à fermer des lits d’hôpital, à regrouper des établissements éloignant ainsi les malades de l’offre de soin, prévoyant la fermeture de 28 services hospitaliers dans les 4 ans ! Pour permettre l’accès aux soins à tous, il est nécessaire de stopper la casse de l’hôpital public, mais également de réfléchir avec l’ensemble des acteurs à un autre schéma régional de santé inscrit dans une politique sanitaire nationale ambitieuse et démocratique s’appuyant sur un Grand Service public de santé, seul garant de cette égalité. Il faut aussi faire de cette question essentielle un des enjeux de la campagne présidentielle, la plupart des candidats étant étrangement silencieux sur leur politique sanitaire. Le Projet régional de Santé du gouvernement via l’ARS doit être rejeté ! Les professionnels de santé, les élus, les citoyens doivent s’emparer de cette question majeure pour faire grandir l’exigence d’une offre de soins égalitaire, à la hauteur des besoins et des capacités d’un pays comme la France.
Nathalie LEFEBVRE
- Vice-présidente Front de Gauche de la Région PACA
- Déléguée aux Services publics et à la Démocratie de proximité