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Est-ce bientôt la fin de nos paysans ?

paysan1.jpgLa saison 2011 a été "catastrophique" pour la filière des fruits et légumes dans les Bouches-du-Rhône, avec une perte "colossale" de 110 millions d'euros et des exploitants "exsangues", du fait de la chute des prix et de la demande, a annoncé mardi 30 août la Chambre d'agriculture. "Cinq cents exploitations professionnelles spécialisées seront en cessation de paiement dans les prochaines semaines si des mesures ne sont pas mises en place en urgence", a souligné la Chambre dans un communiqué. Une perte de 85 millions avait déjà été essuyée en 2009 et l'année 2010, "normale", n'avait pas permis de remettre totalement les trésoreries à flot, a-t-elle rappelé. La perte annoncée, encore provisoire, concerne 12 productions majeures du département: aubergine, concombre, courgette, melon, salade, tomate, poire, abricot et pêche. Mais la Chambre s'attend aussi à une perte d'au moins 15 millions d'euros pour la production de pommes.

L'effondrement des cours et de la demande, la crise du concombre et une météo capricieuse (gel en février, tempête en mars, grêle en mai et juin) expliquent ce mauvais résultat, selon la même source. "Dès le début de l'année, on a constaté des prix très bas sur la salade, en dessous du coût de production, et on s'est dit: +tiens, une nouvelle année commence+. Ensuite, sur la courgette, la fraise, les cerises, on n'a constaté aucun redressement et surtout, aucune demande", a expliqué Pascal Linossier, directeur général de la Chambre d'agriculture du département. Une surproduction en Espagne, qui déverse ses surplus chez panier paysan.jpgses voisins, la concurrence des produits de l'hémisphère sud, "qui sont encore dans les frigos cet été alors qu'on devrait écouler les nôtres", et les quotas d'importation des produits turcs et marocains expliquent cette situation, selon lui. "Quand l'Espagne va mal, nous on va très mal", a souligné M. Linassier, ajoutant que la crise du concombre, liée à la bactérie E.coli, a été "la cerise sur le gâteau" : "Quand on effraie le consommateur, il achète autre chose".

"Les prix européens sont encore un peu protégés mais d'année en année, on va vers des prix mondiaux. Or, au vu du coût de la main d'oeuvre, des normes sanitaires, de la politique de réduction des intrants (engrais, insecticides, etc..., ndlr) et des règlements en tous genres, on ne peut pas faire face à la concurrence car les règles du jeu ne sont pas les mêmes partout. On va dans le bon sens en termes de qualité de la production, mais il y a des distorsions", a-t-il dit. La Chambre réclame des mesures d'aide d'urgence pour les exploitants, ainsi que des mesures structurelles "pour rendre sa compétitivité" à la filière.

paysans produits.jpgOui mais voilà quelles mesures structurelles ? Quand depuis des années, on flirte avec intensité avec le captitalisme, on ne peut que recevoir le baiser de la mort. Nous sommes étonnés que le Chambre s'étonne et s'émeuve de la difficulté des producteurs. Les communistes de Châteauneuf sont depuis cinq ans à pied d'oeuvre pour justement lutter pied ) pied à la fois contre les mesures européennes et mondiales qui font des produits agricoles des produits financiers, et pour permettre grâce à ses marchés équitables et solidaires de pérenniser une agriculture paysanne, développer les productions agricoles de proximité et permettre aux consommateurs citoyens de bénéficier de produits frais, sains, de saison et abordables.marché paysan1.jpg

Il est clair pour le PCF que la diversité et la qualité des produits, les savoir-faire agricoles, tout autant que la préservation des ressources et de l’environnement, ne peuvent être garantis que par des paysans nombreux et rémunérés sur tous les territoires. C’est pourquoi nous défendons une agriculture paysanne en France, en Europe et dans le monde, et le droit à la souveraineté alimentaire pour tous.Avec la nouvelle Politique agricole commune (PAC) 2014-2020 en cours de définition, nous sommes à un tournant de l’Histoire. Soit l’Europe abandonne notre alimentation à l’agro-industrie destructrice de l’emploi et de la santé publique, soit elle comprend l’enjeu d’une politique volontaire d’appui à un maillage dense d’exploitations familiales sur tous les territoires, en favorisant la qualité et la diversité des produits, la relocalisation des productions, la régulation des marchés et la maîtrise du foncier…Notre agriculture n’a pas à se soumettre à la concurrence internationale vis à vis d’une agriculture coloniale destructrice de la santé publique, de l’environnement, des équilibres sociaux et politiques. L’agriculture doit être exclue du carcan des règles de l’Organisation mondiale du commerce, protégée des marchés spéculatifs et de l’orientation libérale de l’Union Européenne. Le PCF s’engage à se battre pour que l’Union européenne recouvre sa souveraineté alimentaire, c'est-à-dire son droit à soutenir et protéger son agriculture, pour le bénéfice de tous.

Assurer la sécurité alimentaire : afin de répondre au défi alimentaire, la production agricole doit être soutenue et l’indépendance alimentaire garantie pour ne pas dépendre des marchés mondiaux. Si les prix à la consommation doivent être abordables pour tous, il faut tourner le dos au productivisme à outrance pour reconquérir la qualité nutritive et gustative des aliments : une alimentation de qualité pour tous !  

Réguler les marchés pour conforter les revenus : il est nécessaire que les producteurs soient justement rémunérés de leur travail, condition indispensable pour favoriser l’installation des jeunes et maintenir des paysans nombreux. Cela doit passer par des prix minimums garantis, la maîtrise de la production, le soutien aux exploitations et aux filières les plus fragiles. Il est également nécessaire de redistribuer la valeur ajoutée au profit des producteurs.

Assurer et promouvoir des services environnementaux : les paysans font bien plus que produire de la nourriture ! Aménageurs du territoire, de nos campagnes, ils sont parfois les seuls acteurs économiques en milieu rural. Ces pratiques doivent être reconnues, et soutenues de manière à garantir des bonnes pratiques environnementales et le respect des systèmes écologiques.

Rendez-vous ce samedi 3 septembre dès 10 heures au parc du Prieuré à Martigues pour notre marché paysan. Et ce dans le cadre du Festival Terre de résustance.marché paysan2.jpg

Thierry Del Baldo, secrétaire de section PCF Châteaunef-Côte bleue et responsable fédéral à l'agriculture

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