Gaston Crémieux, originaire de Nîmes, avocat de formation, arrive à Marseille en 1862 à une époque où la classe ouvrière subit les excès de la politique libérale de Napoléon III. La misère du peuple émeut Crémieux que l’on surnomme « l’avocat des pauvres ». La Troisième République, proclamée le 4 septembre 1870 à la suite des défaites successives de l’armée française contre les Prussiens, permettra à Gaston Crémieux, républicain avancé, de faire son entrée en politique. En mars 1871, les Républicains à Paris décident de s’opposer au gouvernement de Thiers en proclamant La Commune. Crémieux dont les talents oratoires galvanisent les foules n’hésitent pas à leur emboiter le pas et prend la direction de la Commune de Marseille le 23 mars 1871.
L’insurrection est réprimée par les représentants de l’armée versaillaise le 4 avril 1871. Gaston Crémieux est arrêté jugé et condamné à mort le 22 juin 1871 par le Conseil de guerre à l’issue d’un procès inique et fusillé le 30 novembre 1871 au Palais du Pharo. Juif et franc-maçon, Crémieux était le coupable idéal pour expier tous les crimes reprochés par Thiers aux Communards. Victor Hugo ému par l’exécution de ce noble cœur qu’était Gaston Crémieux, écrit dans une lettre adressée à sa veuve que l’histoire rejugera le procès de cette homme mais l’histoire n’a pas refait son procès. Dans le cadre du 140e anniversaire de la Commune, Roger Vignaud, avocat et historien, auteur de plusieurs livres sur La Commune de Marseille, eut l’idée de procéder à la reconstitution du procès de Gaston Crémieux mais avec des avocats et magistrats professionnels dans les lieux mêmes où Gaston Crémieux avait été condamné. L’idée a séduit le Bâtonnier Jérôme Gavaudan, la Chancellerie qui a donné son accord pour l’utilisation du Palais de Justice mais également de nombreux historiens et militants tous passionnés d’histoire sociale et surtout la société de productions Ponts Bleus Productions qui allait filmer la pièce.
La reconstitution du procès a eu lieu le 2 décembre 2011. C’est devant une salle comble que s’est rejoué le procès de Crémieux, présidé par Jean-Pierre DESCHAMPS, ancien Président de la Cour d’Assises d’Aix, avec à ses côtés comme assesseurs Cécile THIBAULT, Conseiller à la Cour d’Appel d’Aix et Benoit VANDERMAESEN, Vice-Procureur du TGI de Marseille. Le rôle du procureur était joué par Sylvie CANOVAS, Vice-Procureur du TGI de Marseille. L’accusé Gaston Crémieux, interprété par Roger VIGNAUD, avocat au Barreau de Marseille, et défendu par Sixte UGOLINI, ancien Bâtonnier du Barreau de Marseille