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Et maintenant il faut négocier une autre réforme

Total La Mède. Les salariés sont toujours en grève et redoutaient hier matin d’être réquisitionnés par le Gouvernement mettant ainsi en cause le droit de grève.

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Et maintenant il faut négocier une autre réforme

La banderole raffinerie en grève a été levée du pont surplombant l’autoroute A55 pour être placée sur le portail des expéditions désespérément vide. Les salariés sont en grève reconductible et n’ont pas l’intention de lâcher prise. Hier matin, ils étaient avec d’autres collègues en lutte sur le blocage du dépôt pétrolier Trapil à Port de Bouc. Ce dépôt appartenant à l’OTAN a été en fait réquisitionné par le Préfet pour alimenter les aéroports régionaux. Un détournement qui n’a pas plu aux grévistes et qui l’ont fait savoir en le bloquant dès 4 heures du matin. Dans le même temps, Christian Coste, secrétaire du syndicat, interrogé par nos collègues de Radio Maritima s’inquiétait des bruits venus de l’Élysée. « On nous dit qu’il faut débloquer les raffineries. Mais la nôtre n’est pas bloquée. Elle est simplement à l’arrêt car les gars sont en grève. Il ne sort plus aucun produit du site parce qu’il y a grève. Et si comme le souhaite le Président Sarkozy, les autorités voudraient rouvrir les vannes il faudrait alors nous réquisitionner et porter ainsi atteinte au droit de grève. C’est une façon assez originale de renouer le dialogue social. Il est bien entendu que pour les services de secours, des stocks sont à leur disposition ». D’où une certaine tension qui monte du côté des salariés qui ne comprennent pas que le Gouvernement reste sourd aux propositions syndicales. « Plus de 70 % des Français refusent cette réforme. Une grande majorité soutient les grèves et les mouvements. Fillon et Sarkozy doivent retirer cette réforme et de nouveau réunir les organisations syndicales. Le Gouvernement n’a pas compris que nous ne lâcherons pas. Il joue le bras de fer. Ce n’est pas très responsable de sa part. Quand on voit la mobilisation de ce matin pour le blocage du dépôt, le mouvement est bien loin de s’estomper », explique Mehdi Rachid, délégué CGT à la raffinerie de La Mède présent avec une délégation à Port-de-Bouc. « Il y a même des gars qui étaient en poste toute la nuit et qui nous ont accompagnés. C’est dire la motivation. C’est une lame de fond », conclut il dans un sourire.

Autre sourire, quand ils ont appris que la Loi prenait du retard au Sénat. Le texte ne pourrait être voté que le 26 octobre. Thierry Del Baldo, responsable PCF de Châteauneuf était lui aussi sur le blocage (à noter aussi la présence de Pierre Dharréville secrétaire départemental du PCF) et résumait la situation ainsi. « Nos sénateurs ainsi que ceux du Parti de Gauche font un travail remarquable à la haute assemblée. Ils ne représentent que 7 % des sénateurs mais depuis 10 jours ils occupent 47 % du temps de parole. Ils ont déposé plus de 600 amendements et sont en phase avec ce qui se passe dans la rue. Ils permettent ainsi aux organisations syndicales de continuer la lutte. Et on voit bien que quand le politique et le syndical se rejoignent sur le fond, c’est le Gouvernement et ses relais au Parlement qui baissent pavillon. Quand ce matin les grévistes ont appris la nouvelle, c’est une salve d’applaudissements qui a parcouru l’assemblée. Je suis moi-même impressionné par la détermination des salariés et notamment des jeunes et de leur grande responsabilité face à un Gouvernement qui commence à tanguer. Il ne faut pas fléchir ».

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